06 avr 2022 - 16:59
Le parti de l'abeille, en donnant la parole à tous pour évaluer les 31 ans de notre démocratie en a eu pour son grade.
Zoumana Sacko, ancien Premier Ministre a bel et bien mis le pied dans le plat :
" Et là, l'ADEMA s'est scindée en 2. Ce sont 2 clans de l'Adema qui, à partir de 1994, ont commencé à s'affronter pour le contrôle des ressources de l'Etat. Il faut le dire. Et ces 2 chefs de clans, malheureusement ne sont plus de ce monde, Paix leurs âmes. Mais ça continué et se sont retrouvés encore en 2018 autour de toute la contestation post électorale.
Ensuite, il faut le dire aussi 2022, on vient avec le consensus. On a oublié que Moussa Traoré, l'un de ses arguments contre le multipatisme était le consensus. On ramène ça en 2002 et, on confie l'économie du Mali au chantre de la restauration UDPM, l'actuel Premier Ministre qui était Ministre de l'Economie et de l'Industrie. Pendant plus de 5 ans, c'est lui qui gérait l'économie ; et 2e Vice-Président de l'assemblée nationale, l'ancien secrétaire général de l'UDPM, membre du BEC. Il faut dire la vérité aussi.
Et l'Adema a accompagné tout ça, toutes ces déviations. Même après ce coup d'état là, l'ADEMA qui maintenant soutient le coup d'état de 2020 et le coup d'état de 2021, j'ai dit : Quels sont ces démocrates qui peuvent soutenir des coups d'état ? Ce n'est pas possible.
Par définition, Marimantia, je t'ai prévenu hein que j'allais t'accuser et je tiens parole moi. Vous avez soutenu ce coup d'état de 2021. C'est parce que vous avez une attitude ambiguë par rapport à certaines positions, c'est encouragé ces gens là à faire ce diletentisme. Et ils sont là hein, c'est l'exemple de Moussa Traoré qu'ils suivent.
Ali Nouhoum Diallo l'a rappelé, les militaires de 1968 ont donné d'abord 6 mois, mais 2 mois après ils disent maintenant jusqu'en fin décembre. Le Capitaine Yoro Diakité dans son discours de programme, du 23 novembre, dit qu'en juin 1969 il y aura des élections législatives et le 31 décembre 1969, il y aura un président civil démocratiquement élu. On ne parle plus de 6 mois.
3 mois après, il va en France en mars 1969, nous-mêmes étions au lycée Askia et il logeait à Koulouba, pas au palais. On l'a vu descendre avec un cortège plus imposant que n'importe quel cortège du Président Modibo Keita qui passait aussi devant le lycée Askia. Nous, nous avons compris que ces gens là ont déjà pris goût.
Ce n'est plus 1 an et c'est de Paris qu'il a annoncé qu'ils vont maintenant élaborer un programme triennal. Vous voyez, 6 ans, 1 ans 2 mois ensuite 3 ans. Echec, plan quinquennal, retour à la vie constitutionnelle normale, référendum pour nouvelle constitution et c'est la seule constitution au monde, dans toute l'histoire des constitutions qui se met elle-même entre parenthèse après son adoption. C'est dans la constitution. Que 5 ans après l'adoption de cette constitution, le comité militaire reste au pouvoir.
J'ai dit, mais c'est incroyable. Tenez-vous bien, dans la constitution c'était des mandats de 4 ans renouvelables une seule fois. Après, on change pour des mandats de 5 ans. Ensuite, tant que tu es secrétaire général de l'UDPM, tu es toujours Président. Et on m'a dit que c'était la démocratie !
Donc, c'est l'avenir de ce pays là qui est en jeu. C'est l'avenir de la démocratie qui est en jeu. Les jeunes, Ali Nouhoum Diallo l'a dit, ceux qui étaient là tournant générationnel-les vieux ceux-ci, les vieux cela. D'après les statistiques de la Banque Mondiale, plus de 2 maliens sur 3 ont moins de 26 ans. C'est-à-dire que vous n'avez pas connu les heures sombres de ce comité militaire qui était pire que le fachisme de Pinochet, plus dur. Leur seule chance était qu'il y avait le cas de Pinochet, conflit ouest-est qui concentrait toute l'attention de l'opinion publique internationale et à côté maintenant, ils faisaient ce qu'ils voulaient.
Ils ont détruit l'armée. Quelqu'un l'a rappelé, ne vous laissez pas tromper que Moussa Traoré a laissé une armée forte, il n'y avait même pas d'armée. Il n'y avait pas d'Etat. Il a fallut tout reconstruire.
L'armée de Modibo, il a commencé à la décapiter parce qu'il faut dire que les officiers supérieurs n'étaient pas d'accord avec son coup d'état. Il les a rencontrés et ils lui ont dit : Bon vous avez fait un coup, c'est bien mais il faut que Modibo Keita reste Président. Il dit : D'accord, on a appris bon mne note. Le lendemain, il prend un décret pour les mettre tous à la retraite sans exception. C'est cela là réalité et Sanogo a eu donc un exemple à suivre. Suivant la formule de Serge Daniel, Sanogo, capitaine bombardé Général, mais il y a un lieutenant qui s'est bombardé colonel.
La 2e guerre avec le Burkina Faso, ils ont gagné la première guerre, celle de 75, je crois. Des pays comme la Haute Volta, la Côte d'Ivoire, les anciennes colonies françaises, en dehors du Mali n'avaient pas d'armées. C'était l'armée française qui était là et les nationaux étaient seulement dans la gendarmerie, la garde républicaine et la police.
Là, on les a matés. Pendant qu'en 1985, personne ne doit vous convaincre qu'on a gagné cette guerre. C'est archi faux. Je vous renvoie à un livre qui a été fait par Bala Coulibaly (paix à son âme). Pourtant à l'époque c'était un général, la Section 5 de l'UDPM et Président du patronat : L'état de l'armée, Moussa Balla Coulibaly. Et, où est-ce que vous avez vu une armée qui gagne, la première décision du Chef de l'Etat, c'est de renvoyer le chef d'état-major général des armées. Il ne s'est même pas contenté de le renvoyer seulement, il l'a rétrogradé. Il voulait le rétrograder au grade de soldat 2e classe, en un mot un lacrou. C'est Bouillé Siby qui est intervenu en disant : Écoutez, vous dites qu'il a fauté sur le plan militaire, nous, on ne se connaît pas. Vous avez peut-etre le droit de le sanctionner sur le plan militaire, mais vous n'avez pas droit de sanctionner sa famille. Si vous le rétrogradez au grade de 2e classe, il ne pourra même pas nourrir sa famille, or sa famille n'y est pour rien. C'est là où il dit : Bon, je m'arrête au grade de colonel.
C'est pour dire que les officiers qui étaient là, c'était pas du tout... pour la plupart. C'est l'occasion de féliciter Amadou Toumani Touré et ses compagnons. Pour la plupart, c'était pas des officiers. Nous, nous leur disons : Ils avaient des galons mais derrière les galons, il n'y avait rien.
Je vais m'en arrêter là. Est-ce que vous savez qu'il a réuni après, les officiers à l'école de police. Il fait reconnaître à l'administration de Moussa Traoré que même avec l'UDPM, il n'a jamais oublié que la base de son pouvoir politique c'était l'armée. Chaque fois que ça chauffait, il réunissait les officiers cette fois à l'école de police. Il leur a lancé un défi. Il devait allait à Dakar, je ne sais pas, c'était dans un sommet où quoi. "Si vous voulez, faites un coup d'état avant que je n'arrive parce qu'à mon retour, je vais vous sanctionner." La plupart de ces gens ont la queue entre les pattes, sont restés assis, le Monsieur vient et il les sanctionne..."
Moutta
Immeuble SOMATRA
Face Hôpital Régional Centre Commercial Segou
BP : 88
TEL : 00 223 32 30 88 / 00 223 76 01 82 82
Réagissez à cet article