09 nov 2021 - 16:16
En l'occurrence, cette dernière, est bien connue du public Malien depuis sa prestation remarquée dans "Bamako" le film éponyme du cinéaste Mauritanien d'origine Malienne, Abderrahmane Sissako, Président du jury de cette messe du cinéma Africain.
Aïssa Maïga, puisqu'il s'agit d'elle, pour ramasser, est née à Dakar en 1975 d'une mère Sénégalaise et d'un père Malien (F. Mohamed Maiga un journaliste).
Aissa Maiga a tout bonnement donné une consigne ferme aux organisateurs de l'événement de ne se référer qu'à sa prétendue nationalité Sénégalaise, plutôt que celle du Mali, au cours de la cérémonie de clôture où elle a remporté l'Etalon d'Argent avec son film Court Métrage "Marcher sur l'eau".
Une affiliation Malienne que tout un chacun avait déjà assimilé, parce-que, son père est un Malien bon teint et sa mère une Sénégalaise.
Cette idée saugrenue de la part d'une telle sensibilité du septième art Africain, en ces temps de crise, qui ne donne pas forcément une bonne image du pays, peut-elle se baser sur quoi comme justificatif si ce n'est autre qu'une question de prestige ?
Face au tôlé révélé par ce mépris envers tout un peuple, il est par conséquent utile de rappeler qu'aujourd'hui, le nom Mali n'a pas bonne presse, et manque de prestige aux yeux de certains, pas seulement à cause des faits de l'actualité, c'est surtout un phénomène de banalisation de l'objet national qui suit son cours depuis assez longtemps.
Les Maliens sont eux mêmes les premiers coupables de cette situation, à commencer par les représentants d'un Etat failli dans ce domaine, notamment, dans la délivrance des documents administratifs, où c'est avec une aisance particulière que n'importe qui peut se procurer une carte d'identité nationale du Mali.
Alors, quand on voit dans les médias, des immigrés clandestins d'autres pays, des trafiquants et autres criminels transfrontaliers brandir des documents Maliens, après avoir eu maille à partir avec les autorités des autres pays de notre espace géographique, franchement, cela ne donne pas envie de clamer publiquement son appartenance à ce pays, en plus du comportement jugé anti-patriotique et bougrement indiscipliné de certains de nos compatriotes que n'importe qui peut s'apercevoir rien, qu'en s'intéressant in-fine à notre pays, de près ou de loin.
En 1995, quand des immigrés sans papiers, pour la plupart des Maliens, ont trouvés refuge dans les locaux de l'Eglise Saint Bernard à Paris, la campagne médiatique autour de cette affaire n'a eu de cesse de véhiculer une image bancale de l'homme Malien, vu à travers ce forcing jugé de mauvais aloi par des observateurs de mauvais œil, et classant de facto ces infortunés dans la catégorie des desperados, sans foi ni loi, alors qu'il ne s'agit autres que de braves travailleurs pris dans l'engrenage d'un système politique anti-immigration mal ficelé afin de complaire une certaine opinion Française pour qui l'homme Africain n'est pas leur tasse de thé.
En définitive, il ressort que cette fierté nationaliste au rabais, n'est autre que l'ultime manifestation des faiblesses d'un système d'Etat Nation en perte de repères, en terme de valorisation des idéaux et symboles rassembleurs qui cofondent un vrai sentiment patriotique.
Rendre cette fierté attractive par la conjonction des facteurs d'assimilation de ces valeurs pour en faire un message d'émancipation en direction du monde extérieur ne serait que bénéfique pour l'image du pays.
Habib Barro
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