Tant que la lutte contre la corruption au Mali n'est pas une effectivité, pour faire rendre gorge l'argent détourné par les délinquants au col blanc, et ainsi dissuader les esprits voleurs dans la tentation, les escrocs vont prospérer en imagination et plumer ceux qui se reprochent de piller l'État.

Boubacar Sacko, un genre bon chic bon genre et sa bande ont compris le talon d'Achille de ces detourneurs de biens publics. 

Entre certaines grandes villes de Bamako, mais surtout à Kayes, où le Pôle Économique et Financier est à proximité, ils ont eu beaucoup "d'oiseaux " dans leur besace. 

Le manège est simple. Ils étudient la proie facile et son train de vie. Un complice passe à l'action, en se familiarisant avec l'intéressé, et dès que le poisson commence à s'intéresser à l'hameçon, il lui explique qu'il est épinglé au niveau de la justice, particulièrement au Pôle Économique et Financier de Bamako ou Kayes. Et lui fait part de ses accointances avec le Segal du Ministère de la Justice, pour être capable de classer l'affaire. Au moyen d'un pourboire bien entendu.  Puis, il lui met en contact téléphonique avec le prétendu Sombé Thera. Qui n'est autre que Boubacar Sacko au bout de la ligne. 

Le stratagème a tellement marché que la bande à Sacko, un natif de Kayes, plumait chaque semaine, un fonctionnaire ou un opérateur économique, qui n'osait s'ouvrir aux gens de peur que leur affaire bruissait. 

Et comme les Sacko ne pouvaient aussi impunément prospérer dans l'arnarque, leur dernier client (nous tairons volontiers son nom), etait plus hardi qu'eux, car ne se reprochant quoi que ce soit. 

La semaine passée, après avoir écouté le complice et communiqué avec le fameux Secrétaire Général du Ministère de la Justice, il promit de donner l'argent plus tard, et profita du temps écoulé pour avertir le Procureur du Pôle Économique et Financier de Kayes qui mettra le grappin sur eux, à travers la Gendarmerie.

Écroués depuis, c'est maintenant que les victimes s'annoncent au Parquet de Kayes pour demander une réparation de préjudice.

Moutta