MEETING À NIONO : CLÉMENT DEMBELE EMBRASE L'OFFICE DU NIGER

07 mai 2021 - 15:52

MEETING À NIONO : CLÉMENT DEMBELE EMBRASE L'OFFICE DU NIGER
Âmes sensibles, abstenez-vous en ce Ramadan de lire, ci-dessous, les propos du Professeur Clément Dembele

Devant un parterre de paysans de la Zone Office du Niger à Niono, la virulence du speech de ce leader qui se veut défenseur des faibles et de la lutte contre la corruption, son réquisitoire et ses prédictions contre les dirigeants de ce pays sont de nature à croire qu'il a eu l'occasion de surfer sur des thèmes qui rapportent....Le pamphlet contre l'Office du Niger, miné par des positions politiques, à l'orée de chaque scrutin électoral de proximité fera-t-il mouche ? En attendant d'y répondre, avec le temps, lisez ces critiques au vitriol du Professeur, lancées dans un bambara châtié, au cœur même du géant agricole malien.

" Populations de Niono, je vous salue et je vous remercie pour votre hospitalité. Que Dieu vous préserve et vous procure la santé et la sécurité.

Mr le chef de village j'ai écouté vos propos. Les femmes je vous ai entendues. Je vais devoir porter un lourd fardeau, mais moi seul je ne le peux pas. On va le porter donc ensemble. 

Ne méprenez sur personne, à fortiori un PDG de l'Office du Niger que certains considèrent comme un envoyé de Dieu. Bilahi, ce dont il est capable, n'est pas supra pour vous. C'est un humain comme tous. Il a remplacé quelqu'un et il sera remplacé. 

Tout le monde le sait. Si ce pays souffre, c'est que le pire est de votre côté, vous les paysans. Je prie Dieu aujourd'hui, parce que c'est la mode maintenant dans ce pays, je prie Dieu Tout Puissant que dans ce pays, tout dirigeant qui cause du tort aux pauvres, qui cause du tort aux paysans, que ses affaires périclitent, que sa descendance connaisse le malheur sans fin ! Qu'ils ne connaissent jamais le bonheur sur terre !

Populations de Niono, si réellement ce peuple malien est issu de grands érudits, si réellement nous sommes issus de nos ancêtres, nous prions que chacun des dirigeants ou des politiciens qui viennent vous mentir ici soit humilié à jamais ! Qu'Allah le Tout Puissant fasse de leurs progénitures des drogués et des prostituées ! 

Nous sommes en période de Ramadan. Dieu nous entend parfaitement. Même si une personne dit Amen, ces voeux là seront réalisés. Que Dieu les maudisse tous, ces dirigeants qui pensent avoir un petit pouvoir en causant du tort aux paysans, en causant du tort aux pauvres et que Dieu les rende désœuvrés avant leur mort.

Populations de Niono, Ndebougou, Bewani, Kolongo, Markala, Diabaly, Macina, Dioro, une partie de Bla et Baguineda se trouve là, je vous salue et vous avez les salutations de vos collègues de Koutiala et Kita. Sachez que vous avez gagné. La victoire est à vous. Car, de ce que vous revendiquez, s'ils ne s'exécutent pas, le Mali va crouler.

Mr Oulale, Bakary Traoré, Souleymane Coulibaly, Samba, vous tous du syndicat, je vous ai entendu et je vous salue, ainsi que ces nombreux paysans. J'ai voulu être là, il y a longtemps, mais c'est maintenant que Dieu l'a voulu. D'ailleurs, Dieu m'est temoin, je vais vous raconter que depuis des jours, des gens malintentionnés me disent de ne pas aller. Hier nuit, j'ai reçu une vingtaine de coups de fil à Ségou, m'invitant de ne pas venir à Niono. Je leurs ai rétorqué de savoir il y a quoi à Niono. Ce ne sont pas des maliens ? Ils me disent que l'insécurité y règne. J'ai répondu, que nous allons donc la vivre ensemble, car des maliens y vivent déjà et m'ont devancé.  Je me rendrai alors et je suis là.

Car ce que vous semblez ignorer, c'est que les dirigeants de ce pays qui vous délaissent ne savent rien faire que vous abandonner ici, papotant à Bamako, entre grosses cylindrées et grosses fesses, dormant sous les climatiseurs, avec leurs progénitures dévergondées et vous laissant trimer sous le chaud soleil, en vous dépouillant de vos avoirs, pour faire profiter leurs Mamijo, leurs Papou et payer des véhicules pour leurs prostituées, tout en s'adonnant à l'alcool, le tout avec votre argent. 

Mais, ils n'ont qu'à bien faire attention. Qu'ils fassent attention,.car si vous vous soulevez, si les paysans se révoltent, le peu de ce pays ira en lambeaux. Je suis, donc, venu en avertisseur. Je suis venu ici, à Niono, pour mettre en garde ces prédateurs de la Zone Office du Niger, avant de retourner à Bamako, car les Koutialais m'ont appelé pour se joindre au vaste mouvement des paysans (qu'ils me fassent démentir si je mens). De Koutiala jusqu'à Kayes, vous serez ensemble jusqu'à Bamako et la foudre va péter, s'ils refusent de satisfaire vos doléances. Ils entendront alors de vos nouvelles. Bilahi ! 

Comment comprendre que depuis 6 mois, vous courez derrière vos droits, abandonnant familles et autres charges, négligés par ceux là qui sont sensés être à votre service, malgré les contraintes que l'on sait, et qui ont pesé sur vos rendements et vos revenus (changements climatiques, coronavirus etc...) ? Comment le comprendre ?

Des paysans qui n'ont ni demandé argent, ni crédit et qui sont victimes de ces dirigeants, lesquels veulent en dernier ressort leurs retirer leurs parcelles, leurs derniers espoirs ! Walaye, bilahi s'ils font ça, je jure que cet acte ne sera pas impuni.

Cet acte va être plus grave que la croisade des jihadistes qu'ils vivent ! Ceci est un mini avertissement. Préparez vous en conséquence. Moi Clément Dembele, je suis un Mianka. Je ne sais pas trahir. Si vos revendications ne sont pas résolues, vous aurez mon soutien et la lutte qu'il faut pour ce faire. L'Office du Niger est votre propriété. L'entreprise hydro agricole n'est rien sans vous. Dégustez un poulet chaud dans l'aisance ! Mettre un coq dans le four et le déguster comme vous voulez, c'est vrai, mais volez l'argent des pauvres paysans, quoi de nauséabond ! Si vous restez passifs aux yeux de ces dirigeants, c'en est finit pour vous. Sinon c'est eux encore, dans leur plan machiavélique, qui me disent, envoie leurs le message, notre message et pas la peine de se déplacer et c'est suffisant. Je refuse. J'ai dit ce message je le porterai ici, après que vous m'ayez contacté seulement le dimanche dernier (NDLR : Le 17 Avril) à Baguineda.

Souleymane Coulibaly, Bakary Traoré, on s'est rencontré à Baguineda. Vous  avez sollicité que je me rende à Niono, pour écouter vos problèmes. Je vous ai dit de me les énumérer sur papier. Et que le soir de ce Dimanche, je serai chez Bah N'Daw. Je vais lui exposer vos revendications. S'il ne me reçoit pas, le lendemain lundi matin, il me trouvera planté le premier à son bureau. Ce n'est ni entre moi et un Secrétaire, ni entre moi et un Ministre, ce document ! Ce sera Bah N'Daw ou rien. Je suis allé chez lui à 16 h ce dimanche et je l'ai rencontré à 17 h. Bah N'Daw est mon père. Je lui respecte pour ce privilège. Je lui ai transmis votre message. Car les dirigeants sont au service du peuple. Et tout dirigeant qui n'écoute pas son peuple sera chassé comme un élève sait effacer une écriture sur une ardoise.

Les dirigeants de ce pays en ont assez fait trop dans ce pays. Ils ne sont à l'aise que faire trimer le peuple, sucer son sang et lui dépouiller de son petit avoir. C'est pourquoi Bilahi, 99 pour 100 des dirigeants de ce pays iront en enfer. Leurs progénitures seront des drogués, des alcooliques et des prostituées, jusqu'à leur mort ! Walahi, je vous jure.

Montrez moi, de Modibo Keita à maintenant, ces dirigeants véreux dont les familles ont eu la paix dans l'âme ! Et qui peuvent dire aujourd'hui Alhamdoulilahi ! Si ce n'est pas de la malédiction ou de la démence, comment chaque successeur de dirigeant véreux, terminant dans la déchéance et le déshonneur,  arrive à tomber dans le même travers ? 

Je suis donc allé chez Bah N'Daw. Il m'a reçu. Je lui ai dit être porteur d'un message des paysans de l'Office du Niger. Il m'a dit être en route pour les obsèques de Deby au Tchad. Je l'ai taquiné en cousinage Mianka pour lui dire qu'il a intérêt à se préoccuper de cet aspect, mieux que celui du Tchad, sinon quand les paysans débarqueront dans la capitale, nous allons profiter de son avion vide, au retour, sans lui. Il m'a dit être à l'écoute. Je lui ai tendu le papier de revendications. Il m'a rétorqué avec son pragmatisme et sa culture Mianka faits de dictature et qui n'aime pas les fioritures : " Laisse le problème de lecture de papier, tu as 5 mn, raconte ce qu'il y a et je verrais ce que je peux faire ".
Je lui ai dit que l'Office du Niger veut évincer les paysans de leurs champs, le 30 Avril, pour une question de redevance eau. Péremptoirement il m'a répondu : JAMAIS. AUCUN PAYSAN NE SERA ÉVINCÉ.
 
Je lui ai dit, après tout, ce que les paysans ont enduré et s'il faut chasser un chef de famille de son loyer, de nos jours, dans ce contexte actuel que le pays vit, mieux vaut vendre le Mali et que chacun retrouve un asile, mieux vaut vendre l'Office du Niger, mieux vaut vendre le Ministère de l'Agriculture, mieux vaut vendre, certaines têtes qui jouent à l'Office du Niger aux prédateurs, à des orpailleurs que les priver de leurs parcelles ! Il m'a dit, Clément, laisse ce point. 

Je lui ai dit, il y a un second point. Il faut que les syndicats des paysans discutent avec l'Office du Niger et le département de tous leurs problèmes. Bah N'Daw m'a rétorqué que ce sera fait dans la semaine.

Paysans de l'Office du Niger. Préparez donc vos syndicats. Vous serez convoqués à Bamako durant cette semaine (c'est vrai que c'est parole de dirigeants maliens à qui on ne prête plus confiance) ou à l'Office du Niger et vous aurez l'occasion de faire part de vos récriminations et de vos doléances. 
Moi ce que je vais ajouter, comme conseil, lors de ces rencontres, dites leurs de PAYER OU DE SOLDER VOTRE REDEVANCE EAU IMPAYÉE PAR L'ARGENT QU'ILS ONT VOLÉS ! ET S'IL EN RESTE, DE VOUS RESTITUER CE RELIQUAT, CAR C'EST EUX QUI VOUS DOIVENT EN RÉALITÉ !

J'ai exigé aussi la création d'une commission de négociation bilatérale, syndicats des paysans et gouvernement. Le Président de la Transition a accepté cela. Cette commission, qui discutera, au-delà du problème de la redevance eau, traitera d'autres problèmes, travaillez-y pour imposer vos idées, votre vision à court, moyen et long terme pour l'essor du monde rural et pour préserver votre génération future. 

Je voulais venir, en prévision de leur fameux délai du 30 Avril, pour lancer une désobéissance civile, mais avec les réponses, pour le moment obtenu, je me suis ravisé et c'est pourquoi j'ai été doux en propos sinon......ce sera la révolution des mains nues, au cas où ils ne tiendront pas parole.

Paysans de Niono et de partout, unissez-vous et ne vous trahissez pas. N'acceptez pas que je regrette de vous avoir accompagnés ! 
Traquer les voleurs de l'Office du Niger. Ce sera ma lutte. Sauf si la justice ne fait pas son travail. Sauf si Kassogue le Procureur n'est pas un véritable dogon, sauf si Kassogue, en bon musulman, ne croit pas au Jugement dernier, ils auront de quoi faire habiter, à profusion, leurs prisons au point même d'attacher certains délinquants sous les arbres du dehors !

Populations de Niono, c'est le message des autorités que j'apporte. Je reviendrai samedi Prochain, inchAllah, pour un grand meeting. On va jauger leurs promesses. Si c'est effectif, on va leurs remercier. Si elles ont menti, je jure, ces autorités verront notre capacité de réaction, qui sera contée, même en Amérique !

Dougoutigui, fais appel à tous tes collègues samedi prochain. 
Imam, convoque tous les musulmans samedi prochain. 
Chrétiens, Donzos, Journalistes, paysans, soyez au rendez-vous, on va restituer aux paysans leurs droits avec la promesse des autorités ou alors l'histoire retiendra cet épisode que nous allons ouvrir avec notre révolution aux mains nues. Le monde entier sera témoin 
L'Office du Niger sera désormais sur mes radars !

Propos transcris par Moustaph Maiga

Réagissez à cet article

Nos coordonnées

Immeuble SOMATRA
Face Hôpital Régional Centre Commercial Segou
BP : 88
TEL : 00 223 32 30 88 / 00 223 76 01 82 82

Suivez-nous sur Facebook