MALI : LE PAYS VA MAL

18 oct 2021 - 10:23

MALI : LE PAYS VA MAL
61 ans après l'accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, sous un parapluie socialiste tenu par l'idéaliste Modibo Keïta (selon l'expression du magazine Jeune Afrique), les Maliens sont aujourd'hui profondément ébahis par la tournure des événements (djihadisme, rébellion, prévarication etc...), dans un pays, ou les promesses de développement, de concorde, d'unité et de paix, sont devenues presque caduques dans un environnement hostile pour bon nombre de citoyens épris de paix et de justice.

Oui le pays va mal, après tant d'années de cheminement clopin-clapan. 

Comment en est-on arrivé là ? A vrai dire, les responsabilités sont partagés, et point n'est besoin d'être un profane pour se rendre compte que le citoyen n'a pas joué son rôle de parfait patriote et que le dirigeant politique a dérogé de son rôle de gestionnaire exemplaire de la chose publique, et à présent, nous-nous morfondons sur notre sort. 

Est-il nécessaire de faire une compilation des méfaits qui nous ont amené à cette situation au fil des ans? Incontestablement, il nous revient que si la doctrine socialiste, adoptée comme boussole par les dirigeants des premières heures du jeune Etat afin de tracer les sillons de son développement post-indépendance, avait façonné un esprit de sacrifice pour le bien commun dans l'imaginaire de parfait patriote ; et que le dirigeant politique a dérogé de son rôle de gestionnaire exemplaire de la chose publique, à présent, nous-nous morfondons sur notre sort ou tout au moins ignoré tout à dessein au profit du culte voué à l'intérêt individuel. 

Parce-qu'ainsi vont les mentalités qui ont enduré 23 années de dictature militaire, et c'est l'évolution de ces mentalités qui ont mis fin au long règne de Moussa Traoré ; les mêmes mentalités ont été passives durant les années Alpha Oumar Konare et Amadou Toumani Touré en étant pas assez exigeant pour réclamer les gages d'un avenir meilleur. 

Et persister dans l'erreur s'est avéré diabolique avec le pouvoir IBK. Présentement, les mêmes mentalités cherchent une issue heureuse pour le pays englué dans une crise multidimensionnelle, et sans ambages, il est bon de noter que sa dose d'évolution sera particulièrement déterminante pour l'atteinte de l'émergence du doux Malikoura que nous  espérons tous : 

Est-ce un rêve irréalisable ? Si les autorités de la transition actuelle ont pris conscience de la nécessité d'un changement radical dans la conduite des affaires publiques, il n'en demeure pas moins que la mise en œuvre des thérapies appropriées ne seront pas une sinécure pour le colonel Assimi Goïta et son équipe.

En effet, plusieurs facteurs jouent à contre-courant du renouveau tant espéré, dont la résistance des caciques post-26 mars encore réfractaires aux changements immédiats indispensables à la gouvernance vertueuse au sein d'une démocratie rigoureuse, mais aussi les défis liés à l'émergence d'une citoyenneté nouvelle plus propice à la défense et à la préservation de l'intérêt commun, tout en améliorant le rapport des Maliens avec l'autorité de la chose publique. 

Quand à la justice, socle sur lequel se bâtit les Etats dotés d'institutions fortes, elle est restée le maillon faible de la République, et qu'il faudra fortifier et rendre sa distribution plus équitable aux justiciables.

Sans ce préalable, l'atteinte des objectifs du Malikoura sera fortement compromise, avec son corollaire d'instabilité ponctuée de Coups d'Etats qui ont jalonné son parcours et dont l'ultime manifestation que nous vivons actuellement interroge encore les Maliens sur les stratégies qui sortiront le pays de l'ornière pour de bon. 

Vaste programme en perspective, mais à l'impossible, nul n'est tenu.

Thierno Barro

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