Le Ministre des Affaires Étrangères Abdoulaye Diop, manie aujourd'hui, dans un contexte environnemental inédit au Mali, le bâton et la carotte. Du moins en diplomatie.

Le Ministre Diop sait porter quand et où ses gants de velours, comme d'acier ! 

Alors qu'il surfait sur les mécanismes profitables, pour un adoucissement de l'isolement du pays, en le ramenant dans le concert des nations, ou lorsqu'on l'attendait sur "son" Accord d'Alger, pour déchiffrer à la pratique, la terminologie polémique de "relecture intelligente" qui divise les anti et pro de ce Processus de Paix, voilà notre Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale qui marque déjà des points, au sortir d'une rencontre du G5 Sahel, pour annoncer aux maliens une autre relecture du dispositif de défense Barkhane au Mali. 

Cet Accord entre armées françaises et maliennes est, selon plusieurs observateurs et opinions maliennes, à sens unique. 

Annoncer la relecture de cet Accord, en ce moment, est une diplomatie opérante pour le Mali, en attendant bientôt sa concrétisation. Tout comme, convoquer aussi illico presto le même jour, un Ambassadeur d'un pays étranger au Mali pour lui notifier que le Gouvernement Malien dénonce les propos peu amènes de son Président, sur la gouvernance et les institutions du Mali, est une diplomatie réactive qu'on ne connaissait guère dans le pays. 

Ça donne le moral aux maliens, pour apprécier davantage la posture de notre diplomatie, afin d'attendre des dividendes du périple entrepris par le Ministre des Affaires Étrangères sur le Continent Africain ; lequel a enfilé ses habits de négociateurs, pour rencontrer les President Ghanéen, Rwandais et Congolais qui, soit dirigent les instances sous régionale ou continentale, soit gardent toujours leur leadership africain !

La moisson est prévue dans quelques mois.

Déjà, Son Excellence Abdoulaye Diop avait anticipé et bouclé des concertations avec les chefs de missions diplomatiques et consulaires du Mali à l’étranger (Afrique, Europe, Asie, Amérique et Océanie), pour qu'ils prennent le relais de cette offensive diplomatique ou mutation stratégique, qu'on attendait de notre diplomatie un peu dolosive ces derniers temps, l'objectif étant sa remobilisation, dans le contexte de la Transition. 

Les fortes attentes du Peuple, une diplomatie directe et active, pour éviter un isolement de notre pays, et une meilleure compréhension de la situation, de la part de nos partenaires, avaient été exigées comme feuille de route à ces missionnaires, au prix d'une réinvention diplomatique. 

On peut donc espérer que l’outil diplomatique malien sera plus proactif, engagé, dynamique et adapté aux besoins de la cause : une Transition reussie. Toute chose qui démontre, en moins d'un mois, les efforts continus de l'appareil diplomatique mis en place et dont la plupart des actions se passe dans la discrétion, à l’abri des regards, ... des efforts continus donc pour la levée des sanctions infligées au Mali par les organisations sous régionale (CEADEAO), Continentale (UA) et internationale (OIF), et par la même occasion éviter un isolement du Mali sur la scène internationale, au moment où il a surtout besoin de l’appui de tous ses partenaires pour réussir sa Transition, car Abdoulaye Diop avait averti les diplomates accrédités au Mali à sa prise de fonction en juin dernier : "La communauté internationale doit faire une lecture plus pragmatique de la situation du Mali..."

Et comme, l'on sait que les relations internationales se basent sur une meilleure compréhension d'un gouvernement, de son peuple, ses aspirations portées ou accréditées par des gens de confiance, certifions que, très bientôt, ce passage à vide du Mali est un épisode qui sera derrière nous !

Moustaph Maiga