26 avr 2021 - 14:15
Comme avec la crise sécuritaire qui se passe au Mali, il semble avoir trois Mali sur le plan économique et des affaires. Celui du Sud où la régulation est quelque fois mise à contribution, même si certains consommateurs se plaignent des indélicats commerçants, celui du Centre où selon que la marchandise arrive, du Nord ou du Sud, les commerçants définissent leurs prix de vente, et celui du Nord où sans grossistes attitrés et vendant aux 3/4 des produits venant de la Mauritanie, du Niger et de l'Algérie voisins, les commerçants font fi des directives d'une Direction Nationale de Commerce et de Concurrence, incapable d'avoir des représentants régionaux dans ces contrées.
À Bamako, dès l'affichage des prix plafonds, un consommateur interpelle le Directeur National du Commerce et de la Concurrence : " Vous parlez de quel tourteau de coton qui sera vendu à 7350 F désormais ? Car il y a plusieurs, sinon le tourteau de coton de Koutiala est vendu partout ici à Bamako a 10 000 F. Même aujourd’hui, j’ai fait l'achat" interpelle le Maréchal Levisco sur la page Facebook de cette direction. Son compatriote de la capitale, Yacouba Cissouma édifie le Directeur : " vous mesurez les prix par rapport à Bamako. C'est ce qui n'est pas normal ".
Il n'a pas tort, puisque au Nord du pays, c'est un marché tout autre. Le sucre en poudre de 1 Kg est cédé à 600 F à Menaka, là où l'Etat croit faire un accompagnement aux consommateurs pour qu'il puisse être vendu à 500 F. Le riz est à 450 F le Kg dans la capitale de Firhoun. Il devrait être vendu à 340 F soit une hausse de .............110 F. Le litre d'huile plafonné à 650 F se vend dans cette région à 700 F ! Quand au tourteau de 50 Kg, qui ne serait même pas vendu à Bamako, au prix subventionné de l'Etat, c'est à dire 7350 F, et comme s'est insurgé plus haut un consommateur de la capitale nationale qui l'a payé à 10 000 F, les Menakois doivent, eux, débourser 11 000 F. Pas de répit pour eux, avec le gaz subventionné pourtant à 2 910 F qui s'octroie vertigineusement à 8 000 F ! La cité de l'Azawak se contentera, avec comme lot de consolation, de son pain local vendu à 75 F la mini-baguette et 100 F la grosse baguette.
Sans des commerçants grossistes dans cette zone, inutile de croire à une baisse des prix des produits, surtout avec le mois de carême, mois de surenchère ; du coup, grosse colère des consommateurs, très remontés et qui décrivent leur situation auprès des autorités et sur les radios locales.
Au centre du pays, à Segou particulièrement, le prix du sac du sucre de 50 Kg est cédé entre 19 000 F et 18 750 F, le riz de 50 Kg à 17 000 F, le prix de huile de bidon de 20 L à 14 000 F et le gaz butane à 3 000 F. Quand au tourteau coton, il se vend à 8 000 F le sac de 50 Kg. Légère hausse mais hausse en tout cas. Seul le prix du pain est respecté réglementairement.
À Gao, le prix du sucre est stable (450 le kilo) ; pas du tout pour le riz importé qui est cédé à 19 000 F le sac de 50 Kg, plafonné pourtant à 17 000 F. L"huile coûte chère. 4 500 F le bidon de 5 litres et 1 000 F le litre (augmentation de 400 F). Pour ce qui est du pain, le prix est stable. Pas du tout pour le Gaz / 6 kg vendu à 5 000 F et 11 000 F pour la bouteille de 12 Kg. Le marché est bien approvisionné donc à Gao et les prix restent variables, à l'exception du pain et du sucre, restés stables.
À San, le sucre de 50 Kg est vendu à 20 750 F (hausse), le litre d'huile à 750 F (hausse), le riz importé non parfumé à 16 250 F le sac de 50 Kg (très stable).
Loin de la Cité du Sangué, à Bourem, le sucre est à 500 F le Kg, le prix plafonné. Le riz importé connaît une hausse exponentielle, 22 500 F les 50 Kg contre 17 000 F le prix subventionné. L'huile alimentaire locale est à 900 F le litre, une hausse de 300 F. Le Tourteau de coton est à 9 000 F le sac de 40 Kg contre 7 350 F le sac de 50 Kg plafonné. Quand au Gaz butane, son prix de 2 913 F subventionné est véritablement en hausse avec 5 000 F la bouteille !
Selon les commerçants interrogés, ils lient tout à la conjoncture difficile.
Pour les consommateurs, très en colère avec cette hausse, ils accusent plutôt les commerçants. Selon certains, ce n'est pas surprenant d'assister à cette hausse, en cette période de ramadan, car à chaque fois c'est pareil. Ils regrettent malheureusement qu'après le ramadan, les prix ne chutent pas. Et là encore, les prix sont très loin d'être les mêmes partout dans la ville de Bourem. Ils varient, selon les commerçants, selon qu'ils soient grossistes ou détaillants, ou d'un quartier à l'autre.
La Rédaction
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