FESPACO 2021 : LE BURKINA FASO VISE L'ÉTALON DU YENNENGA AVEC "LES TROIS LASCARS"

16 oct 2021 - 09:12

LES TROIS LASCARS
Sur les 17 Films Africains en course pour le Trophée Prestigieux du Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, il est la seule œuvre en compétition.

Une des rares fois au  FESPACO pour la production du Cinéma du Faso (3 films, par exemple, en 2019).

Néanmoins, le Faso peut s'attendre à un sacre au soir du 23 Octobre avec "Les Trois Lascars " de Boubakar Diallo.

La trame de ce film de comédie de 90 mn : 
Sous la pression de leur maitresse respective, ce qu'on appelle dans le jargon africain maintenant «Tchiza», trois amis organisent une virée extraconjugale hors de Ouagadougou. Une mission bidon à Abidjan est l’alibi parfait. Mais quel cauchemar lorsqu’ils apprennent que l’avion qu’ils devaient prendre s’est crashé ! Comment revenir à la vie lorsque l’on est supposé être mort ? La vengeance des femmes sera donc cuisante…

Boubakar Diallo est l’un des réalisateurs les plus prolifiques du cinéma burkinabè, et du cinéma francophone en général. 

Selon notre confrère Edmond Sankara, avant de s’engager dans la production de films, Boubakar Diallo a été le cofondateur, avec le caricaturiste franco-burkinabè Damien Glez, de l’hebdomadaire satirique Le Journal du Jeudi (1991–2016). 

Au début des années 2000, Boubakar Diallo s'est consacré à la production de films et a crée sa maison de production “Les Films du Dromadaire” en 2005. 

Ce cinéaste autodidacte compte à son actif plus de 25 films que vous avez regardé au moins une fois, toutes catégories confondues (courts et longs métrages, séries télévisées, documentaires, etc). 

Sa dernière production, Le Bonnet de Modibo (2019), est un long métrage autour des tribulations de Modibo, administrateur incorruptible, à qui l’on propose d’assumer la fonction de chef de village maintenant qu’il est proche de la retraite.

Boubakar Diallo est un réalisateur orienté vers le cinéma populaire, contrairement aux grands noms du cinéma burkinabè classique, tels que Idrissa Ouédraogo et Gaston Kaboré. 

Il a réalisé des films et des séries à succès dans la veine populaire : Traque à Ouaga (2004) et Dossier brûlant (2005). 

Son premier film, Un Privé à Ouaga (2003), affichait déjà sa préférence pour la thématique policière. Cependant, la trame policière présente dans certains de ses films n’est pas le seul thème qu’il aborde. 

En effet, Boubakar Diallo s’est essayé à plusieurs genres de films : 
- la comédie romantique avec Sofia (2006), Mogo-Puissant (2007), Julie et Roméo (2011), Villa rouge (2013) ;

- les films western avec L’Or des Younga (2006) ; 

- les films de drame politico-social avec Code Phénix (2005) et Le Foulard noir (2012) ; 

- la série télévisée avec La Sacoche (2013, 30 épisodes de 18 mn), Série noire à Koulbi (2006, 30 épisodes de 18 mn) et Fabiola (2016, trois saisons. 26 épisodes de 26 mn chacun). 

Cette palette diversifiée dans ses productions fait de Boubakar Diallo l’un des cinéastes les plus inventifs du Burkina Faso. Il propose des retournements de situations, de l’inattendu, des coups de théâtre, qui constituent sa marque de fabrique. La plupart de ses films sont empreints de comédie, ce qui allège leur atmosphère souvent tendue.

Le hic, de façon générale c'est que Boubakar Diallo vit une situation paradoxale dans le cinéma burkinabè et africain : il est adulé par le public pour la créativité de ses films (certains d’entre eux ont fait 40 000 entrées, selon Edmond Sankara, ce qui est un record local), mais le réalisateur est boudé par les critiques de cinéma, car ses films n’obtiennent jamais de prix au Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO).
 
On dira que Boubakar Diallo vit la situation de l’artiste qui crée beaucoup plus pour le grand public que pour l’institution cinématographique.

Il a lui-même une opinion critique et réservée sur les festivals de cinéma, préférant, tout comme Molière, plaire au plus grand nombre, au public des salles de cinéma plutôt qu’au public académique des critiques.

Pour la première fois, on saura avec les Trois Lascars si ce paradoxe sera un passé dans sa carrière très très prolifique.

Moustaph Maiga

PROJECTION : CINE BURKINA (Lundi 18 Octobre 2021 : 8 H 30 & 20 H 30)

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