DES SEGOVIENS MARCHENT POUR EXIGER UNE PROROGATION DE LA TRANSITION MALIENNE DE 3 ANS

15 aoû 2021 - 10:21

DES SEGOVIENS MARCHENT POUR EXIGER UNE PROROGATION DE LA TRANSITION MALIENNE DE 3 ANS
Sur initiative du Mouvement Mali Kelenya (MMKe) et de l’Association Wahadatou, avec l'implication de certains acteurs du M5 RFP Segou, une marche exigeant de proroger la transition malienne de 3 ans a été demandée auprès du Gouverneur de Segou qui a reçu les manifestants.

Voici in-extenso leur déclaration 

L’APPEL DE SEGOU

Depuis quelques années, le Mali traverse une crise multidimensionnelle.

Elle a commencé au Nord et s’est étendue aujourd’hui au Centre dont les étincelles sont maintenant au Sud.

Malgré l’intervention des différentes forces amies et des forces internationales, la crise demeure et perdure. 

Pendant ces 09 ans de crises, on nous a obligés à tenir des élections qui ont été contestées et qui nous ont divisés plutôt que de nous réunir. N’est-il pas temps d’apaiser les souffrances des maliens et de jeter les bases d’un Etat fort et viable ?  

Les motivations de cet appel ont pour raisons :

L’absence de l’administration :
Les 80% du territoire national se caractérisent par l’insécurité totale : des attaques au quotidien, des déplacés, etc. En ce qui concerne la Région de Ségou, les 70 % vivent aujourd’hui dans l’insécurité totale. Pour s’en rendre compte, il suffit d’être à 1 km 500 m au-delà du fleuve jusqu’à la frontière mauritanienne. Des villages entiers se sont déplacées à cause des attaques. Les déplacés se comptent par milliers. Le sang coule chaque jour…

Les gens ne peuvent plus aller au champ de peur d’être tués, soit par des Djihadistes, soit par des Dozos, ou des hommes armés non identifiés. 

La situation est pire qu’on ne le pense. De l’autre côté, à 40 km après le poste de contrôle sur la route de San, on entre dans l’insécurité. Le même phénomène existe dans une partie de la région de Koulikoro et de Kayes. La situation est pire dans la région de Mopti qui est l’épicentre de la crise depuis quelques années.  Dans un tel climat de terreur et d’insécurité, doit-on parler d’élections ? Selon nous, il urge d’abord de sauver des vies humaines plutôt que de penser aux élections.

L’échec des forces étrangères :
Si l’intervention de la Force Serval a été salutaire au tout début de la crise, suite à l’attaque de KONNA, aujourd’hui, l’échec des forces étrangères est patent. Malgré l’intervention des forces comme : BARKHANE, MINUSMA, EUCAP SAHEL et G5 SAHEL, la situation s’est enlisée. La crise qui était au niveau de 3 Régions du Nord s’est répandue au Centre et se répand au Sud. 

Aucune partie du territoire n’est épargnée, pourtant les forces étrangères dont la mission première est la lutte contre le terrorisme sont en nombre suffisant pour bouter les terroristes hors du territoire malien. Donc, il s’agit pour nous maliens, de nous approprier de notre crise plutôt que de compter sur l’extérieur.

L’urgence des réformes politiques et institutionnelles :
La trentaine d’années d’exercice démocratique a étalé la faiblesse de beaucoup de nos textes. Pour la refondation du Mali, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et la délinquance financière, il y’a lieu d’adapter ces textes qui ont montré leurs limites et qui sont désormais caducs.

Mettre d’abord, un état responsable…

Eu égard à ces différentes raisons, il convient pour le Mali et les maliens de mettre sur place un Etat responsable, un état digne. Pour ce faire, nous populations, demandons à nos autorités de transition, à la CEDEAO, à l’UA et aux Nation-Unies de prolonger la durée de la transition jusqu’à 3 ans pour qu’on ne puisse pas tomber dans une autre crise, après les élections.

Le Mali ne se limite pas seulement à Bamako…

C’est pourquoi, nous, populations de Ségou, demandons à nos hommes politiques d’aimer, d’abord le Mali et de s’unir, pour sortir le Mali de cette situation, en créant les conditions pour un état digne, fort et viable avant de chercher à avoir coûte que coûte le pouvoir. Que les hommes politiques sachent que le Mali ne se limite pas à Bamako !

L’urgence ne constitue pas les élections…

Et que l’urgence ne constitue pas seulement que les élections !  Au lieu de nous presser à faire des élections qui ne feront que nous replonger dans une autre crise, faisons l’union sacrée pour sortir totalement et durablement le pays du gouffre. Faisons l’union sacrée pour réaliser les réformes nécessaires afin de permettre à notre pays un bon départ, un nouveau départ pour un nouveau Mali.  

Au regard de toutes ces argumentations ci-dessus évoquées, nous populations de Ségou, demandons une transition de trois ans pour mener à bien les réformes envisagées et pour créer les conditions d’élections transparentes et d’un Etat véritablement viable.

Ségou le 06 Août 2021

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