C'est le Ministre qui a le plus cristallisé l'actualité sur lui, durant ce parcours de 2021 : une sensation d'impuissance, face à la crise énergétique du pays, duquelle ses détracteurs l'ironisent, par le pseudonyme de Ministre de la Fatiya ; un buzz original et inédit, suite à une conversation téléphonique entre lui et le SG du Gouvernement, qui a passé en boucle sur les réseaux sociaux, au sujet d'une forte affaire de contrat minier, qui sentait la concussion en dessous ; un retour dans le Gouvernement de Choguel Maiga, à la surprise d'une frange de la population, qui l'avait vu recalé dans celui éphémère de Moctar Ouane II....

Jeune ministre (41 ans), Lamine Seydou Traore garde, en dépit de tout et de nouveau, le département stratégique des mines, de l'énergie et de l'eau, après 9 mois d'un bilan à demi-teinte, et bien malin qui pourra prédire que celui-ci sera rose, au terme de sa fin de mission.

Le Ministre des Mines de l'Energie et de l'Eau (oubliant malheureusement, et dans une très mauvaise communication, pourquoi il a été nommé, résoudre la problématique eau, énergie et mines du Mali) s'était voulu sincère, il y a 2 mois, en disant qu'il n'a pas la baguette magique pour ce faire ; il a révélé, par exemple, que pour l'électricité, il lui faut la bagatelle de 2 300 milliards FCFA pour parer à toute récrimination contre la fourniture de courant etc....

Cependant, si le missionnaire devrait déjà se résigner et si le titulaire de ce département devrait faire face aux défis, assez nombreux, qui assaillent les services de l'énergie de l'eau et des mines, il faut alors craindre qu'on ne sorte de l'auberge.

Se heurte, devant celui qui a été meilleur bachelier du Mali en 1998, une panoplie de défis dont le temps compté pour lui ne prête pas au sourire : l'inadaptation du cadre législatif et réglementaire du service public de l'électricité et de l'eau, le déficit d'information et de communication sur les enjeux et les opportunités des secteurs de l'énergie et de l'eau, le faible niveau d'appropriation des investissements dans l'hydraulique par les bénéficiaires, la lourdeur des procédures d'investissement, en matière d'aménagements hydroélectriques, d'énergie nouvelle renouvelable et d'hydraulique, la lenteur dans le dédommagement des populations affectées par les projets des secteurs de l'énergie et de l'eau et les impacts des changements climatiques, le faible niveau des investissements dans les secteurs minier et pétrolier, l'insuffisance criarde dans le contrôle et le suivi des activités des sociétés minières et pétrolières et un mécanisme autonome et approprié de financement des activités du secteur minier, le faible niveau d'organisation de l'orpaillage, et son intégration d'activité minière à l'économie locale et nationale et enfin des textes législatifs et réglementaires régissant le secteur minier et pétrolier, aux antipodes des normes sécuritaires et de souveraineté nationale.....

Il y a donc matière pour le Ministre des Mines de l'Energie et de l'Eau de pouvoir convaincre les maliens, par des résultats probants, de sa bonne foi et ensuite se dédouaner après des préjugés antérieurs que ces derniers ont de lui.

CHANCE DE RÉUSSITE : 30 %

Moustaph Maiga