Quelqu'un qui nous est proche s'est écrié l'après-midi de la lecture du Gouvernement Ouane II, pour souffler à la place de l'ex Ministre du Travail et de la Fonction Publique, embourbé dans les revendications de l'UNTM et ses deux semaines de débrayage, d'avoir pu quitter un département de poudrière.

Le Gouvernement de Choguel Maiga, qui succédera à celui éphémère de son prédécesseur, reconduira à un autre département, Maître Harouna Toureh, visiblement émoussé, au point d'ajouter le prénom de son père à sa filiation (ce qui désorienta bon nombre de maliens sur l'identité réelle du nouveau ministre de la communication), les stigmates des smashs recus des grévistes encore fraîches sur le visage ! 

Mais, notre proche avait-il raison de croire que le nouveau Ministre de la Communication et de l'Economie Numérique se la coulerait douce dans un département où on pense que les défis   ressemblent à un couteau dans du beurre ? Que nenni !

Maître Harouna Toureh, avocat et bon orateur n'est point du tout en terrain conquis, dans ce département, tout aussi sensible que celui de la Fonction Publique. 

Il a la chance d'hériter de précieux documents, dont la politique nationale de communication, qu'il faut mettre en œuvre, entièrement et sans fioritures.

Il doit savoir, étant un ressortissant du Nord du pays, que l'insuffisance de l'offre de couverture du pays en moyens de communication est une réalité (téléphoner entre Segou et Tel-Aviv est plus aisé que téléphoner entre Segou et Gao).

Il doit savoir que le basculement au numérique intégral, dans notre pays, est une gageure et qu'au moment où on se familiarise avec la 3G d'abord, les autres nations s'impliquent pour officialiser la....6G !

Il doit savoir que le Quotidien National "L'Essor" n'est toujours pas rentable, et des journaux privés nationaux (ne parlons pas des autres pays) lui dépassent en nombre de pages.

Il doit savoir que l'ORTM, dont le statut peine à se décanter de sa ligne éditoriale, ne peut à lui seul servir de moyen d'impulser une dynamique de communication pour le Gouvernement.
 
Le nouveau Ministre de la Communication et de l'Economie Numérique a énormément de challenges, et c'est à lui de les serier, pour bâtir un cadre de communication gouvernemental, puisque les activités de son département sont transversales avec les besoins et missions des autres ministères.

Quand à la Modernisation de l'Administration qui est venue se greffer au département, c'est un leurre de croire qu'il y arrivera ! 

Le contexte particulier du pays et son nouvel environnement sont de vrais handicaps pour Maître Toureh, et il faut plus que de conviction et de moyens pour le voir atteindre ses buts en 9 mois. 

CHANCE DE RÉUSSITE : 40 %

Moustaph Maiga