[11:31, 20/09/2021] Mr. Moustaph Maiga: Moussa Coulibaly est pourtant un Inspecteur des Services Économiques. En place à la tête du plus grand hôpital de la région, au moins 4 mois avant l'arrivée de la pandémie du Coronavirus au Mali, le Bureau du Vérificateur Général lui reproche une déperdition de 10 376 750 F CFA.

Les constats sont extrêmement graves : 

Le Directeur de l’Hôpital Nianankoro Fomba de Ségou a donc irrégulièrement dépensé une partie des ressources COVID-19.

En effet, Moussa Coulibaly a autorisé sans base légale le paiement d’un montant de 8 260 000 FCFA à titre d’indemnités aux responsables (dont le Directeur, l’Agent comptable, le Chef du personnel, les surveillants, le régisseur de dépenses…) de l’Hôpital sur les fonds COVID.

Ces indemnités mensuelles ont été payées au taux variable de 40 000 FCFA à 60 000 FCFA par personne. De plus, malgré la décision d’arrêter les gardes et activités du centre entre 
le 8 Août et le 10 Novembre 2020, ces responsables ont continué à percevoir lesdites indemnités par mois.
 
L’équipe de vérification a également constaté que le Directeur Général de l'Hôpital de Segou a indûment utilisé la Carte Station Total de carburant, chargée pour les courses de 
COVID-19. 

En effet, Moussa Coulibaly a mis sur une carte 
Total un montant de 3 982 200 FCFA le 1er juin 2020 pour des courses relatives à la COVID-19.
 
De cette date au 29 Janvier 2021, il a utilisé 
un montant total de 2 565 200 FCFA sur lequel un montant cumulé de 2 116 750 FCFA représente six retraits d’argent, en lieu et place d’une consommation effective de carburant.

Le détail de ces faux retraits est donné ci-dessous.

Date de retrait Montant en FCFA 
06/06/2020 : 120 200 F
09/06/2020 :  360 000 F
18/06/2020 :  605 475 F
19/06/2020 :  605 475 F
06/08/2020 :  243 200 F
14/08/2020 :  182 400 F

Total :  2 116 750 F

Le montant total donc des dépenses indues effectuées par le Directeur de l’Hôpital de Ségou s’élève à 10 376 750 FCFA

Aussi, le séjour des auditeurs du BVG ont constaté que :
 
- l’Hôpital de Ségou ne respecte pas des dispositions de la Comptabilité-matières dans la gestion des intrants COVID-19 ni du suivi régulier et de la réalité de l’utilisation des intrants reçus (médicaments et kits).
À ce titre, l'examination des bons de sortie a permis de constater des irrégularités dans la gestion des intrants reçus dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 à savoir :

- de nombreuses insuffisances dans la tenue. En effet, les quantités ne sont pas bien portées et la nature réelle des produits n’est pas précisée. Pour illustration, il existe plusieurs types de gel hydroalcoolique, des bidons de 5 litres, de 4 litres, de 1 litre, de 500 ml mais sur les bons de sortie, il est seulement mentionné « Gel Hydroalcoolique » ;

- le rapprochement entre la situation des bons de sortie reconstitué par l’équipe de vérification et celle de l’hôpital de Ségou a dégagé des écarts de 110 sur les gants de chirurgie stériles par exemple ;

- la Comptabilité-matières n’a pas pu fournir à l’équipe de vérification la preuve de l’enregistrement des intrants reçus ni sur le registre ni sur les fiches de stock ;

- la non fourniture de la situation exhaustive des stocks d’intrants COVID-19 par le pharmacien et le magasinier ;

- la réception par l’hôpital des intrants sans bordereaux dont une boite de chloroquine de 1 000 comprimés, 44 gels hydroalcooliques de 500 L, 300 bavettes chirurgicales.

Moutta