Le Cactus Malien : Habib Dackouo, nouveau Président d'un CNJ dit unitaire depuis plus d'une semaine à Bougouni. C'est la revanche du candidat Dackouo, recalé de Koutiala en 2019 ou bien le désormais capitaine d'un navire jeunes où l'ordre et la discipline vont régner ?

Habib Dackouo : Non. Je ne suis nullement Président du CNJ pour une revanche. Je suis Président du CNJ, sensé unir la grande famille de la jeunesse malienne, sensé marcher vers la paix et décidé surtout à atteindre les objectifs de la Conférence Nationale Unitaire.

Le Cactus Malien : À 8 mois d'un congrès normal statutaire, êtes-vous capable de mettre fin à la crise électorale dans les démembrements de la jeunesse malienne ? Si oui, par quels mécanismes ou quels procédés ?

Habib Dackouo : En 8 mois, tout est possible. Vraiment tout est possible. Déjà, en allant à la Conférence Nationale Extraordinaire Unitaire, qui a vu la participation de l'ensemble des représentations du Conseil National des Jeunes du Mali, cela prouve à suffisance l'adhésion de tous au processus. C'est pourquoi, j'ose croire qu'en 8 mois, tout est possible et tout sera mis en œuvre pour la résolution des objectifs que nous nous sommes assignés. 

Le Cactus Malien : Qu'est-ce qui retarde, dans ce cas, une semaine après, la simple composition du bureau du Comité Exécutif National que vous dirigez ?

Habib Dackouo : Le bureau national n'est pas resté incomposé. Non. Le bureau a été divulgué il y a 72 heures. Le seul blocage que nous avions c'est qu'il n'y a pas eu de passation de service. Mais un délai a été donné. La passation va se faire ce lundi (NDLR :  Aujourd'hui 10 Mai), à 9 heures. 

Le Cactus Malien : On parle déjà d'un bureau XXL de 80 membres. Est ce pour contenter tout le monde ou alors ne trouvez vous pas qu'en 8 mois seulement de mandat, c'est un étrier à vos pieds pour empecher la bonne marche de la mission ?

Habib Dackouo : Ce n'est pas un bureau de 80 membres, comme vous le dites, mais c'est plutôt un bureau de 73 membres. Il faut l'expliquer par le fait qu'il y a eu un précédent bureau de 45 membres, et donc nous avons ajouté 28 autres membres pour compléter à 73. Vous voyez un peu. Les 73 membres, c'est vraiment pour respecter le caractère unitaire de la conférence, afin de faire participer l'ensemble des acteurs. Voyez vous, aujourd'hui ceux qui étaient dans la rue pour protester sont entrain de défendre la structure et à prôner l'union, à prôner la réconciliation des cœurs et des esprits. 

Le Cactus Malien : Des voix s'élèvent pour la dissolution pure et simple de ce conseil. D'autres le veulent voir transformer en Conseil Supérieur de la Jeunesse indépendant. Vous optez pour quoi ou alors le statu quo ou bien vous avez une idée plus novatrice ?

Habib Dackouo : Pour l'instant, je suis sur un schéma. Je préfère me consacrer et me concentrer sur ce schéma. Je ne souhaite pas me disperser afin de pouvoir produire des résultats. Je ne peux donc me prononcer pour l'instant sur les deux options que vous signalez. Ni en proposer une nouvelle idée. 

Le Cactus Malien : Habib Dackouo est un bwa bon teint, qui abhorre le mensonge. Vous pouvez jurer sur les mânes de vos ancêtres que vous n'êtes pas une girouette du Ministère de la Jeunesse et des Sports, et que vous avez les mains libres dans votre politique de conduite des affaires de la jeunesse, depuis plus de 2 ans que vous avez décidé de prendre ses rênes ? Sinon, en quoi ou sur quoi devrait on vous croire ?

Habib Dackouo : Je dis et je redis, croyez moi sur parole. Croyez moi sur parole. J'ai pris un engagement. Je serai jugé à la fin du bilan. Je n'ai pas besoin, forcement, de jurer sur mes ancêtres. Ce qui est sûr, si j'avais été une marionnette de qui que ce soit, je serais élu Président depuis ! Je pense que l'histoire jugera.

Le Cactus Malien : Un mot sur cette Assemblée Générale d'une partie du CNJ, contestataire, ce dimanche avec en tête votre Secrétaire Général....

Habib Dackouo : Un mot ? Je vais inviter mon camarade à revenir à la raison, à revenir à table, à quitter la rue. Je lui dirai aussi que la rue n'a jamais géré quelque chose de positif. C'est autour de la table, à travers une discussion sincère que l'on pourra se retrouver. S'il a des préoccupations, c'est autour de la table qu'on pourra trouver des solutions.  L'heure n'est pas à cette attitude.

Propos recueillis par Moustaph Maiga